Une analyse rapide des "religions" laisserait à croire qu'il existe trois grands groupes, tous considérés comme "religions du Livre". De la Bible pour être clair. Or il n'en est rien. Si, effectivement, différents systèmes politico-judiciaires de type théocratique se revendiquent de ce "livre", il en est un qui se distingue de par sa doctrine. Je veux parler du Christianisme qui pose deux concepts dont on ne mesure pas suffisamment l'aspect révolutionnaire, anti-système actuel :
- l'Incarnation
- la Résurrection.
Posons tout de suite deux remarques préliminaires.
- Il s'agit de distinguer définitivement le message initial du fondateur d'une part et ce que certains groupes humains (les fameuses "religions") en font dans l'Histoire de l'Humanité. Cela n'a pas grand chose en commun.
- Peu importe finalement la véracité historique de la vie de Jésus le Christ. Ce qui importe ici est le message donné à l'Humanité.
Un peu d'Histoire...
Je me suis souvent demandé ce que pouvait être "l'univers" d'un Français au Moyen-Âge, lorsqu'un seul corpus, en l’occurrence le catholicisme, régissait tous les pans de la Connaissance. Au-delà des abominations de ce système (étant Carcassonnais, je vois à peu près ce que fut le génocide des Cathares nommé si malicieusement "croisade des Albigeois", vivement une déconstruction de notre histoire comme disait l'autre...), au delà- de ces horreurs donc, il reste que le sacré était omniprésent. Dévoyé, asservi à une cause humaine... Certes. Mais présent. La vie dans "l'au-delà" était une préoccupation et l'invention géniale de l'enfer en tant que lieu dans cet au-delà, un bon moyen de faire attention "ici-bas".
Et vint Copernic et tous ces "savants". Certains, tel Giordano Bruno, payèrent de leur vie cette audace qui consista à expérimenter concrètement. Autrement dit, à ne plus croire le curé sur parole.
Que découvrirent-ils au final ?
La Terre tourne autour du Soleil.
La belle affaire !
Sauf que... Cela change tout. Et nos chers curés, moins bêtes qu'ils n'en avaient l'air, sentirent le vent tourner.
Chers Paroissiens, désormais...
- L'invisible, la "conscience", le sacré... Restent notre pré-carré.
- Le visible, le mesurable, l'expérimentable... Voila bien des sujets profanes que nous vous laissons en pâture !
Avec ce monde désormais tout autant profane que sacré, vient le "progrès". Le bien-être matériel. Le sacré, le "beau"... disparaissait du quotidien. Au passage, le Peuple ignorant le Sacré, l'Art s'enlaidissait... Jusqu'à... "ça".
Dès le 19ème siècle, des voix s'élevaient pour retrouver le chemin du "vrai".
La grande erreur de notre temps, cela a été de pencher, je dis même de courber l'esprit des hommes vers la recherche du bien-être matériel. Il faut relever l'esprit de l'homme, le tourner vers la conscience, vers le beau, le juste et le vrai, le désintéressé et le grand. C'est là et seulement là, que vous trouverez la paix de l'homme avec lui-même et par conséquent avec la société. Extrait du discours à l'Assemblée Nationale (11 novembre 1848) de Victor Hugo
. Jusqu'au sommeil, plus précisément la nuit, qui n'est surtout pas un espace propice au rêve, à la réflexion, à la communion. Non, le sommeil doit être continu, malheur aux insomnies. À quoi sert-il ? Mais à faire de nous de bons travailleurs, de bon consommateurs, tout simplement. Comme disait je ne sais plus qui :
l'Avenir appartient à ceux qui ont des ouvriers qui se lèvent tôt.
... Et qui ont bien dormi.
Grâce en particulier à la Gauche, le XXème siècle voit le déclin inexorable de ce système d'asservissement que fut l'église catholique apostolique (tout un programme...) romaine.
Aujourd'hui une religion reste utile dans la mesure où elle asservit. Ce qui n'est plus le cas des religions chrétiennes. La question, lancinante, est alors : mais pourquoi tant de haine ? Nous y reviendrons.
Bien sûr, le bouddhisme connaît quelque succès. Le mouvement new age et ses vernis posés sur des pratiques ancestrales (pleine conscience...) rassemble quelques pratiquants... Combien ? Quel lien vers le sacré ?
Venons-en au fléau majeur : la préemption de notre conscience, qui nous éloigne encore plus de la vie, du vrai. Sauf à croire bien entendu que la vie consiste à avoir le dernier iphone.
Anti-Christianisme ?
Les religions dites chrétiennes n'ont plus beaucoup d'utilité dans le système. Qui peut encore être asservi par ces systèmes ?
Il reste le message originel : l'Incarnation et la Résurrection.
Un Humain est fils de Dieu, donc sacré, il a une mission : évoluer jusqu'à sa résurrection.
Et ce message reste dangereux. Il incite à la Liberté d'expérimenter, de vivre sa vie !
Il y a 500 ans, l'expérimentation concrète remettait en cause l'hégémonie intellectuelle du catholicisme. Aujourd'hui, un système capitaliste sans limites éthiques joue le rôle de corpus tout puissant.
Quelle différence, dans les faits, entre catholicisme moyenâgeux et capitalisme contemporain ?
- Un seul Dieu, le notre... Il n'y a pas d'autres solutions (Thatcher & Co)
- Anti-système ? Mort sur le bûcher... Mort médiatique (genre Trump banni de FB)
- Le Monde expliqué par l’Église... Le Monde expliqué par la science (hahaha...), sous contrôle du capitalisme. Voir par exemple les messages ahurissants de certains "scientifiques" à l'occasion de cette étrangeté que fut le covid19 en 2020.
- Masque, remdesivir, lancet... La science dans le caniveau.
Le Christianisme originel reste donc une menace pour ce système. D'où l'acharnement à le faire disparaître, même si le catholicisme lui-même fut noyauté et est devenu un allié fidèle et obéissant.
Entre les massacres de Chrétiens dans le Monde, le blasphème dont le christianisme a désormais le monopole, les affaires de pédophilie qui n'existent que dans ses rangs... Dur dur d'être Chrétien authentique aujourd'hui.
Pour finir, je ne dis pas que le Christianisme est la seule voie, en fait je n'en sais rien. Simplement, il est étrange que seuls les corpus chrétiens soient à ce point attaqués.
l'Incarnation est leur credo. Révolutionnaire et dangereux dans le monde actuel.
Le christianisme originel n'est pas soluble dans le Nouvel Ordre Mondial et Moral.